La Chorba

Sana, ses premiers pas dans le monde du travail à La Chorba

En 2023, Sana intègre un chantier d’insertion à La Chorba. Aujourd’hui, elle a décroché un CDD à long terme dans une cantine.

Sana grandit en Somalie, et endosse des responsabilités très jeune en s’occupant de sa grand-mère non-voyante. La guerre civile qui dure depuis son enfance la pousse à quitter la Somalie en 2010 pour se rendre toute seule en France. A seulement 17 ans, elle arrive à Paris, ne parle pas français et n’a encore aucune expérience professionnelle.

Quelques années plus tard, elle est hébergée dans un foyer avec ses enfants quand elle entend parler de La Chorba par sa voisine, qui lui explique qu’elle travaille dans une cuisine et prend des cours de français. Son assistante sociale lui propose de rentrer en chantier d’insertion à La Chorba, et Sana accepte directement. Elle commence par aider aux distributions de la Porte de la Villette, mais ça ne lui plait pas trop. L’atmosphère parfois éprouvante des distributions diverge avec sa personnalité réservée et sensible, “ça me fait mal au coeur de voir les gens comme ça” ndlr des personnes en situation de rue. Elle s’essaye donc en cuisine et au siège de la Chorba en tant qu’agent polyvalent où elle s’épanouit.

En plus de toutes ces nouvelles compétences, Sana prend des cours de français. Après deux années assidues, elle obtient son niveau A2. “Avant j’étais très très timide, maintenant je me sens plus à l’aise”. Elle suit différentes formations d’hygiène (HACCP), de sécurité (SST) et fait un stage d’agent d’accueil dans un musée. Même si ce poste lui plait, elle ne pense pas que ça soit fait pour elle. Elle se sent mieux en cuisine, dans une ambiance plus calme et posée.

Cette année, Sana a fini son contrat d’insertion à La Chorba et a décroché un CDD à la Caisse des Écoles dans la cantine d’une école primaire. Elle a aussi trouvé un logement et a donc pu quitter le foyer où elle habitait. “Cette année c’était bien parce que nouveau travail, nouvelle maison, tout est nouveau” ! Ce travail lui plaît et les horaires lui permettent de finir tôt pour passer l’après-midi avec ses enfants. On la croise toujours dans les cuisines de La Chorba, où elle est maintenant bénévole.“J’ai aimé La Chorba, toujours je viens pour faire le bénévolat, parce que je n’oublie pas, parce que [l’association] m’a aidé.” Une fois que ses enfants seront grands, elle voudrait de nouveau travailler dans une association. “Moi aussi je veux aider les personnes, comme La Chorba.”