« A Rabat, quand j’étais standardiste, je servais déjà les repas aux étudiants. Je voulais que tout se passe bien, qu’ils se nourrissent correctement et ne pensent qu’à leurs études. Je les encourageais, comme le font les parents. Quand je suis à la distribution à la Porte de la Villette, je vois souvent des jeunes garçons et je les vois comme des fils qu’il faut soutenir ».
Aujourd’hui âgé de 57 ans, et proche de ses enfants, c’est sans doute la raison pour laquelle Mohammed se montre paternel, mais surtout très sage. Comme il le dit, la réalité frappe souvent sans que l’on s’en aperçoive directement, et c’est pour cela qu’il trouve important de faire venir ses fils à la distribution pour qu’ils participent et prennent conscience de la précarité qui peut exister, et de ce qu’il peut être fait pour lutter contre cette misère. Mais au-delà de ça, il partage cette sagesse avec les bénéficiaires, lorsque des tensions arrivent. Pour lui, il est important de se mettre à la place de l’autre pour mieux le comprendre, user des justes mots et apaiser les esprits. Dès lors qu’il accorde cette importance au lien social, une relation de confiance et respect se crée, dont découle une reconnaissance gratifiante. Un lien social qui pour lui est essentiel dans la vie de tous les jours, tant en s’entourant de « bonnes personnes » qu’en prenant des nouvelles des uns et autres, car « la vie sans contact humain, ce n’est rien ». C’est notamment la raison pour laquelle il aime être à La Chorba. Il y retrouve « une chaleur humaine », il a le souvenir de passer de bons moments, avec les bénévoles et les bénéficiaires, les salariés, toujours dans une bonne ambiance. Avenant, serviable et toujours énergétique, il reste optimiste quant au futur. Son contrat à La Chorba arrivant à terme, c’est au contact des autres, comme il a pu le faire par le passé, que Mohammed souhaite poursuivre son parcours professionnel.