Isabelle, notre Zaza, bénévole des débuts

« Salut, ça va Zaza ? » – À La Chorba, on a pris l’habitude de l’appeler par ce petit surnom. Bénévole depuis si longtemps, Isabelle ne se souvient même plus de la date exacte où elle a connu La Chorba. Mais ça remonte bien à il y a plus d’une dizaine d’années !
Alors bénévole au sein d’un jardin partagé, c’est quand une personne s’apprête à quitter les lieux qu’elle entend le nom de l’association : « ah, je dois filer à La Chorba ». Un nom qui lui était familier, puisqu’elle a vécu pendant de nombreuses années au Maroc. C’est sa curiosité qui l’a poussé à y aller, et découvrir ce qui se cachait derrière cette association dont les ingrédients sont partage, humilité et esprit de famille.
Elle s’y rend souvent, y fait de belles rencontres, et participe à la distribution de repas chauds rue Haxo, l’unique action de l’association à l’époque. “C’était très simple, rudimentaire. C’était juste une distribution de repas, un échange avec les gens, un côté humain qui perdure aujourd’hui. Je me souviens qu’il y avait une bonne ambiance, de la musique et toujours des personnes avec qui on pouvait rire et parler.” Au fil du temps, elle voit La Chorba grandir et se diversifier. De nombreuses personnes prennent part au projet, et de nouvelles actions se mettent en place, entre les maraudes et la distribution de colis. Et tout cela, en restant fidèle à ses valeurs.
Cette envie de faire du bénévolat ne lui était pas récente. Aujourd’hui âgée de 74 ans, Zaza parle de ce temps consacré aux autres comme une réelle expérience humaine, qu’elle considère nécessaire. Au Maroc, elle était présidente d’une association de développement, pour lutter contre la désertification et encourager l’insertion professionnelle des femmes. “C’était il y a 40 ans maintenant. J’étais allée au Maroc pour voyager, et on m’a proposé un poste. Je me suis dit pourquoi pas ! Je m’y suis installée pendant 6 ans, ça a été une expérience belle et enrichissante. Moi, je sortais de mon 17e arrondissement, et j’ai été confronté à la pauvreté, au handicap, à la prostitution. J’ai pris conscience de beaucoup de choses, je me suis beaucoup ouverte ».
En plus de cela, avoir des activités, être curieuse, vouloir découvrir de nouvelles cultures lui paraît important pour s’ouvrir au monde qui nous entoure. Elle parle notamment du voyage, et la possibilité de rencontrer des gens fantastiques sur la route, connaître l’histoire de pays étrangers et leur culture. Un coup de cœur qu’elle partage pour l’Asie du Sud-Est, notamment la Thaïlande et le Cambodge, pour leurs paysages, habitants et bien sûr nourriture ! Des souvenirs s’accumulent et lui reviennent alors de son parcours aux Etats-Unis en voiture, lorsqu’elle avait 20 ans… 
Autant d’expériences qui lui permettent de sortir de sa zone de confort, tout comme le bénévolat.

« C’est vrai qu’aujourd’hui, beaucoup vivent dans leur vie virtuelle, yeux rivés sur les écrans. Il y a tant de choses à faire ou à voir autour de nous, rien qu’explorer sa ville, faire du jardinage ou lire, voyager bien sûr. Et aider de temps à autre des personnes dans le besoin, pour sortir de son confort et de son égoïsme. Simplement faire quelque chose pour autrui. C’est ça qui a du sens à mes yeux. J’aime quand les choses sont bien faites, et je veux apporter ma contribution ».